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85-B
22365
ŒUVRES
DE
MARIE
BRACQUEMOND
(1841-1916)
EXPOSÉES
DU 19 AU 31 MAI 1919
CHEZ MM. BERNHEIM-JEUNE & Cie
EXPERTS PRÈS LA COUR d’aPPEL
15, Rue Richepance — 25, Boul. de la Madeleine
PARIS
BERNHEIM-JEUNE & Cie
ÉDITEURS A PARIS
15, rue Richepance et 25, boulevard de la Madeleine
Vient de paraître
HISTOIRE D’EDOUARD MANET
ET DE SON ŒUVRE
Par Théodore DURET
avec 43 planches et un catalogue. — Un volume in-8° . 50 lr.
Pour paraître prochainement
L’ART MODERNE
ET QUELQUES ASPECTS DE L’ART D’AUTREFOIS
178 planches en phototypie.
40 poèmes d’Henri de RÉGNIER, de l’Académie Française,
et des textes critiques. — Deux tomes in-4°.
Tome premier.
Bonnard, Boudin, Carrière, Cézanne, Chinard, Corot, Courbet,
Daumier, Degas, Denis, Gauguin, Van Gogh, le Greco,
Guillaumin, Ingres, Jongkind, Maillol et Manet.
Tome II.
Marquet, Henri-Matisse, Monet, Monticelli, Morisot, Picasso,
Pissarro, Redon, Renoir, Rodin, Roussel, Seurat, Cross,
Signac, Sisley, Toulouse-Lautrec, Vallotton, Vuillard,
le Moyen Age français, la Chine, Rome,
la Grèce et l’Egypte.
Les tomes de ce double album ne se vendent pas séparément.
Tirage limité à 600 exemplaires, tous numérotés :
25 sur Japon impérial (de 1 à 25) .. .. 600 fr.
1 75 — Arches à la forme (de 26 à 200) .. .. 400 fr.
400 — papier Chesterfield (de 201 à 600) .. .. 250 fr.
N’ 134.
Marie Bracquemond par elle-même.
CATALOGUE
DES
PEINTURES, AQUARELLES,
DESSINS et EAUX-FORTES
DE
MARIE
BRACQUEMOND
PREFACE de GUSTAVE GEFFROY
N° 160.
MARIE BRACQUEMOND
d après une photographie
MARIE BRACQUEMOND
(1841-1916)
Le nom de Marie Bracquemond apparaît pour la première
fois, sur la liste des Indépendants qui devinrent les Impressionnistes,
au catalogue de la quatrième exposition du groupe, qui eut lieu
du 10 avril au 1 I mai 1879, avenue de l’Opéra, n° 28. Avec
elle, Félix Bracquemond, Caillebotte, Cals, Mary Cassatt, Degas,
Forain, Lebourg, Monet, Pissarro, Rouait, Somm, Tillot, Zan-
domeneghi. Elle est aussi de la cinquième exposition, rue des
Pyramides, n" 10, du Ier au 30 avril 1880, avec les mêmes, plus
Gauguin, Guillaumin, Levert, Berthe Morisot, J. -F. Raffaëlli,
J.-M. Raffaëlli, Vidal, Vignon, et moins Cals, Monet, Somm.
Avant de s’inscrire, en 1879, à l’exposition des Indépendants
de 1’ avenue de l’Opéra, M'ne Bracquemond avait envoyé à l’Expo¬
sition universelle de 1878 une série de panneaux de faïence exé¬
cutés chez Haviland, de Limoges, dont la composition générale
figurait les Muses des Arts en une composition centrale et en deux
figures détachées. Au centre, la Musique, la Poésie, la Peinture,
l’Architecture, la Sculpture, et de chaque côté, la Danse et la
Ccmédie. La réunion principale avait la force, l’harmonie, l’expres¬
sion. Les deux figures séparées montraient une grâce particulière,
la Comédie vigoureuse et saine, la Danse svelte et légère, essayant
le premier pas, le premier geste rythmé. Ce ne fut pas, chez Havi¬
land, la seule réalisation de ce genre : il existe un certain nombre
de pièces de faïence décorées par Mme Bracquemond, et qui sont
recherchées pour la forte arabesque du dessin et la beauté de la
couleur. Les Muses des Arts ont passé l’Océan, sont en Amérique,
au musée de Philadelphie.
Ce fut le carton de ces Muses qui fut exposé aux Indépen¬
dants de 1879. A son défaut, il y a ici quelques très beaux dessins
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qui pourront en donner 1 idée à ceux dont la contemplation sera
suffisamment imaginative.
L’année suivante, à l’exposition de la rue des Pyramides, un
Portrait de femme fit sensation auprès des artistes. C est celui qui
figure dans la réunion actuelle des œuvres de Marie Bracquemond
sous le titre de la Dame en blanc. Ce portrait a la même grâce
d’attitude, la même souple tournure, la même présence de la forme,
affirmées par les Muses des Arts. Il révélait en même temps la
recherche et la trouvaille des colorations claires, l’harmonie dans
la variété des blancs, la vision fine des tons dans l’ombre. C’est,
par la légère robe d’été, un triomphe de diaphanéité et de grâce
féminine, en même temps que la vie approchée de près, le carac¬
tère souligné par la révélation d’exactitude des mains précises, du
visage tranquille, des yeux fins qui regardent en myope, de la
beauté délicate d’une jeune femme blonde et nacrée.
Là, comme dans le Portrait de Bracquemond examinant une
épreuve dans son atelier de graveur, comme dans la représenta¬
tion du peintre travaillant à une étude sur nature, comme dans
l'Hirondelle , par le faire aisé, la peinture de premier jet d’après
des études dessinées et des études peintes, il y a une parenté avec
la peinture du siecle, une continuation d ait sans imitation,
avec l’ajouté logique d’un sentiment vif de la modernité, d une
originalité rapide et franche. Partout, la tendance vers la vérité
de coloration est manifeste, et il devait forcément venir un jour où
il y aurait délaissement des anciennes formules, renouvellement de
vision, départ pour une étape nouvelle.
Ce jour était venu pour cette sincère artiste. Elle n est pas
partie à l’aventure, sur une injonction de la mode. Elle s est décidée
après une étude patiente, une initiation complète. Elle a découvert,
par une confrontation de 1 art et de la nature, quelles lois exactes
réglaient la distribution de la couleur et sa combinaison avec la
lumière chez les peintres impressionnistes, et c est alors qu elle a
commence a peindre ces tableaux délicieux dans lesquels la lumièie
est savamment décomposée, la couleur ardemment et harmonieuse¬
ment exaltée. Avec le Portrait de femme à la robe blanche illu¬
minée légèrement de l’or de la lumière doucement soutenu d ombre
bleue, il y avait la Terrasse de la villa Brancas, trois personnages
au repos dans l’ombre claire, les feuillages immobiles sous le soleil
d’après-midi et son atmosphère de flamme. La îobe blanche est ici
encore dorée et bleuâtre, la robe rose est par places éteinte et par
places ardente, la figure de la femme blonde est cernée de lumière,
l’atmosphère du paysage passe sur les visages. Voici encore un
autre tableau, trois femmes debout dans un jardin, une jeune femme
brune, svelte, droite, entre une jeune femme blonde et une jeune
femme rousse gracieusement penchées auprès de leur compagne
d’allure si fière. Ce sont les Trois Grâces de 1880, vêtues à la
mode de l’année, corsages montants, robes à volants munies de ce
« pouf » disgracieux allègrement porté par toutes et toutes de cette
époque. On n’y songe pas, on ne voit que les formes du corps
indiquées sous les costumes avec une précision et une souplesse
rares. Ces trois femmes se meuvent, respirent, vivent dans la
lumière, avec leurs proportions, leurs statures, leurs manières de
se tenir, les supports de leurs jambes, les inflexions de leurs torses,
les gestes de leurs bras. Leur présence est véritablement réelle, et
elles gardent malgré tout une apparence légère de rêve, une sorte
d'envolement au-dessus des choses, dans l’air léger. Pour leurs
costumes, il ne font que les revêtir de couleurs de contes de
fées, robes et corsages de toile écrue, couleur cuivre, couleur
de soleil, couleur de temps. Et leurs charmants visages ajoutent
à ce chef-d’œuvre la palpitation délicieuse de la vie d’un
jour, dans cette lumière de l’été tamisée par l’ombrelle blanche et
l’ombrelle rouge. Sûrement, ces trois femmes, ces trois délicates
déesses d’une année défunte, ont connu une minute de joie dans
ce jardin pavoisé de verdure et de ciel bleu. C’est la même artiste,
avec la même sûreté, qui nous représente l’intimité lumineuse d’un
intérieur, par cette toile intitulée : On vient d’allumer la lampe,
un coujfle qui commence de dîner, au crépuscule d’été, dans une
salle à manger où le combat gradué de la flamme qui vient de
surgir et du jour qui lutte encore et s’éloigne, est merveilleusement
exprimé. Désormais, Marie Bracquemond prenait sa place, aux
fastes de l’impressionnisme, dans ce trio féminin harmonieux où
seront désignées avec elle Berthe Morisot et Mary Cassatt.
Après les deux expositions de 1879 et de 1880, Mme Brac-
quemond resta chez elle. Elle n’abandonna pas l’art, mais elle
ne recourut à lui pour lui confier ses goûts passionnés de la nature
et de la vie que par intermittences. Son destin fut ainsi. Faut-il
marquer ici quelques faits, quelques dates de sa biographie de
femme et d’artiste ? Ce sera court. Mmc Bracquemond était née
à Morlaix en 1841, elle est morte à Sèvres en 1916. Jusqu’à
douze ans, son enfance est sans souci. On me dit qu’à ce moment
elle vit à Etampes, ou elle apprend le dessin avec un excellent
maître, M. Wassor, qui savait exalter chez son élève une ardeur
admirable. A seize ans, elle envoyait au Salon deux dessins qui
furent remarqués. C est alors que le D Hache, d’Etampes, parla
d elle à celui que l’on appelle encore respectueusement Monsieur
Ingres, et quelquefois, plus familièrement, le père Ingres. Marie
Bracquemond porta ses dessins à ce prêtre ombrageux du culte
de la forme. Il en fut enchanté, lui donna ses conseils, lui décerna
le titre d’élève. C’est comme élève d'Ingres, travaillant laborieu¬
sement au Louvre, qu'elle rencontra Félix Bracquemond, lequel
était aussi, par le lyonnais Guichard, son maître, élève d’Ingres.
Félix Bracquemond, fut présenté à la jeune fille par son ami le
peintre Besnus. La présentation finit par un mariage. Et c’est une
nouvelle influence qui s’exerce sur l’art de la jeune femme. Félix
Bracquemond, que j’ai beaucoup connu, pour lequel j’ai eu et j’ai
gardé admiration et amitié, était un terrible maître, à la fois discu-
teur et autoritaire. Il adorait la discussion, et cela commençait
toujours bien avec lui, par des sourires et des malices, mais il avait
cette faiblesse de vouloir avoir toujours trop raison, et pour peu
qu on lui tînt tête, cela finissait par des arrêts terribles, rendus
avec une fureur croissante. Avec combien de ses amis ne s’est-il
pas brouillé à mort, quitte à n’y plus penser quand l’ami revenait,
le dimanche suivant, à l’heure du déjeuner, qui se passait d’une
façon charmante en attendant le recommencement des querelles au
dessert.
Ces déjeuners et ces querelles, ce furent les dimanches de
Sèvres, pendant des années. Heureux temps d’art et de passion,
où Bracquemond tenait haut et lerme l’étendard du modelé,
s’échauffant pour la théorie du modelé, qu’il ne se contenta pas
de mettre en pratique par son oeuvre admirable de graveur, par
ses dessins d’une science impeccable, par ses quelques magnifiques
tableaux, portraits et paysages, par tout ce qu’il réalisait de
formes d’art, céramique, ferronnerie, émaux, reliures, modèles de
broderies, cartons de tapisseries. Il ajouta encore à ces exemples
la formule écrite, publia un Traité du Dessin, de la Couleur et du
Modelé. Il y avait en lui l’obstination et la violence de l’apostolat.
Ce fut ainsi que se passèrent les après-midi dominicales de cette
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maison qui semblait un ermitage en forêt, bâti sur une pente du
parc de Saint-Cloud, avec son jardin d’arbustes et de fleurs, de
rocailles et de lierre, la maison à un bout, l’atelier à l’autre bout.
L’assemblée des disculeurs se composait de Philippe Burty,
Alphonse Royer, E. Courbet, Ernest d’Hervilly, parfois Edmond
de Concourt, Degas, Manet, Fantin-Latour. Bracquemond amena
Paul Gauguin qui enseigna à Mme Bracquemond l’emploi des toiles
absorbantes. Mais son maître de prédilection fut toujours Claude
Monet, dont elle ne cessa de parler avec enthousiasme. Je ne
connus la maison que plus tard, après avoir fait connaissance de
Bracquemond chez Edmond de Concourt. Je m’y trouvai avec
Rodin, Carrière, Chaplet, Maurice Hamel, j’y menai Clemenceau
qui essaya en vain de décider Bracquemond à prendre la direction
de Sèvres. Il voulait et ne voulait pas, discutait alors avec lui-même,
fulminait contre Sèvres et se refusait au sauvetage de la manufac¬
ture dont il prophétisait la perte.
Mais que devenait Mme Bracquemond dans cet ouragan d’art
qui soufflait si fort à travers le bosquet et les rochers de la villa
Brancas ? Elle restait une artiste vivant surtout de sensations et
de désirs, en attendant peut-être les regrets. La maternité avait
créé chez elle un état de santé difficile, qui lui rendait le travail
pénible. Il faut admirer qu’avec la charge et la mission qui
incombent à celle qui est femme et mère, elle ait su élaborer une
suite de conceptions si rares et si magnifiquement exécutées : car¬
tons de céramique, peintures, aquarelles, dessins, gravures, où tout
est marqué du savoir le plus profond, du goût le plus sûr. Son
mari avait pour elle une sorte d’admiration étonnée, un ravisse¬
ment de voir ces dons éclos par la grâce d’une personnalité, et en
même temps il voulait la soumettre à la discipline dont il savait
la vertu efficace. Elle ne s’y refusait pas, et d’ailleurs tous deux
avaient le même point de départ de l’enseignement d’Ingres. Marie
Bracquemond accepta donc l’enseignement de son mari, sa démons¬
tration du modelé nécessaire considéré comme la fin de l’art. Elle
fut son élève pour la gravure et elle exécuta d’elle-même, aussitôt
qu’elle eut appris le maniement du cuivre et de la pointe, une série
d’eaux-fortes où ses qualités instinctives d’élégance, de fine obser¬
vation s’emparèrent du métier ardu avec une légèreté inouïe : voyez-
en les preuves dans les portraits de Mlle Quivoron, de Mme Béraldi,
de Mme Guy Pellion, dans son propre portrait où sa beauté brune,
que l’on croirait espagnole, s’épanouir parmi les rubans et les
dentelles noires avec le jeu de l’éventail. Et admirez le portrait
de son fils malade, la jambe cassée, où l’enfance est si bien
étudiée et comprise dans cette immobilité forcée où le visage reste
mobile et riant. Admirez aussi cette estampe inspirée par la repré¬
sentation à 1 Odéon de Germinie Lacerteux, où Mllc de Varandeuil
et la pauvre Germinie, fiévreuse sur son lit encagé de rideaux
blancs, sont vraiment entourées par plans successifs de gris et de
noirs, de l’atmosphère d’une salle d’hôpital.
Des gravures, vous passerez aux aquarelles, de Sèvres, de
l’Auvergne, images de fillettes, de femmes, si clairement lavées
avec leurs doux éclats de lumière et leurs ombres transparentes.
Vous irez aux dessins si fermes, où la force cachée se résout en
grâce. Et vous reviendrez aux peintures, aux grandes toiles réalisées
et à tous ces projets de tableaux qui ont acquis une expression
mélancolique d’inachevé, de volonté arrêtée en route, portraits de
l’artiste, de son mari, de son fils, de sa sœur, de ses amis et amies,
paysages scintillants, jardins, sous-bois, vergers en fleurs, aperçus de
Paris à l’horizon, routes, coteaux, rivières, ruisseaux, étangs, des
fruits, des fraises, des pêches, et des fleurs, des fleurs, toutes les
fleurs des jardins, roses, anémones, pivoines, rhododendrons, narcis¬
ses, fleurs auxquelles l’art a gardé leur éclat et leur parfum d'un jour.
La mémoire de Marie Bracquemond apparait embaumée par ces
corolles que le souvenir a rassemblées pour elle, en cette expo¬
sition qui est comme le reposoir du culte que lui ont gardé ceux qui
ont eu sa proche tendresse, et ceux qui ont eu l’honneur de son
amitié. Ses portraits achèvent de rendre sa présence réelle, non
seulement les véridiques portraits qu elle fit d’elle-même, et celui
que Félix Bracquemond dessina, cette effigie aux yeux baissés
d’une admirable beauté, qui dévoile l’adoration de l’homme et de
l’artiste, mais aussi cette photographie de jeunesse, belle comme
un beau tableau, où la jeune femme est rayonnante de vie, d intel¬
ligence, de la splendide ardeur de vivre.
Quand j’ai connu Mm Bracquemond, cette magnifique jeu¬
nesse n’était plus, ne pouvait plus être, mais la beauté était restée,
parée de bonté et d’esprit. Sa parole et son sourire étaient un
apaisement. Avec quel charme une simple phrase d’elle calmait les
bouillonnements passionnés de son mari toujours prêt à s’enflammer
pour l’art, tenant de plus en plus la vie pour peu de chose au regard
de cette magnifique illusion que l’art apporte à ses élus. Je crois
bien que les malheurs qui pouvaient lui arriver, et bien entendu
les malheurs des autres, perdaient de leur importance devant la
préoccupation tenace où ce maître graveur se complut jusqu à la
fin. « Oh ! toi, papa ! tu as le modelé ! » lui dit en riant son fils,
un jour où il ne pouvait comprendre, ou admettre, quelque plainte
inspirée par la vie à un humain quelconque. D’ailleurs, 1 art fut
peut-être bien chez lui un masque pour passer plus librement à
travers la douleur, et je connais de lui, devant la mort et le chagrin,
les paroles les plus touchantes et les plus profondes. Pour
Mme Bracquemond, elle acceptait la vie telle qu’elle était, quitte
à ne plus vivre si la douleur était trop forte. Elle ne survécut
que peu de temps à son mari, une année à peine, le temps de se
recueillir avant d’aller le rejoindre. Son fils était loin d elle, pris
par le service militaire. Elle eut pour compagnes de sa solitude
sa sœur fidèle, sa bru, sa petite-fille, et derrière son cercueil, par
le triste jour de janvier 1916, l’émotion de ses amis. Je ne puis
m’empêcher, songeant à elle, de murmurer ces vers éternels de
Baudelaire :
Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l’oubli.
Bien loin des pioches et des sondes.
Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes.
Le jour est venu pour elle d’une résurrection de son œuvre,
et par son œuvre, de sa personne avec ses goûts et ses rêveries. Il
fallait que cette floraison délicate fût rassemblée, après la tem¬
pête de fer et de feu qui s’est abattue sur la France et qui a failli
l’anéantir. Cet hommage devait être rendu à celle qui vécut et
mourut dans cette petite maison de Sèvres, cachée parmi les arbres
et le lierre, qui fut l’abri de son esprit et de son cœur.
Gustave Geffroy.
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CATALOGUE des ŒUVRES
DE
Marie Bracquemond
PEINTURES
1 . La Dame en blanc.
2. Sur la terrasse à Sèvres.
3. Près de la fenêtre.
4. Avenue de Bellevue sous la neige.
3. Portrait de Pierre Bracquemond.
6. Chrysanthèmes.
7. Roses.
8. Le Goûter.
9. La Partie de jacquet.
10. L’Aquarelliste.
11. Portrait de Marie Bracquemond.
12. Portrait de Félix Bracquemond.
13. On vient d’allumer la lampe.
14. Portrait de Pierre Bracquemond.
15. Bouquet.
16. Esquisse d’après une aquarelle de G. Moreau.
1 7. Dans le jardin.
N 8.
Le Goûter
18. Esquisse du tableau : « Sur la terrasse à Sèvres ».
19. Vue du haut Sèvres.
20. Vue de Paris.
2 1 . Etude d’arbres en fleur.
22. Bouquet près de la fenêtre.
23. Fleurs dans un vase.
24. Panier de fraises.
25. Etude : Coteau de Sèvres.
26. La Route des Jardies.
27. Etude à Sèvres.
28. Au soleil.
29. Pêches.
30. Etude d’arbres.
31. Etude pour « Le Goûter ».
32. Etude pour (( Près de la fenêtre ».
33. Etude de matin.
34. Femme lisant.
35. L’Allée de rhododendrons.
36. La Pêche aux écrevisses.
37. Etude : Femme cousant.
38. Etude de femme.
39. Etude pour (( La Tasse de café ».
40. Le Peintre.
41. Etude d’homme.
42. Au bord du ruisseau.
43. Dans un jardin.
13
44. V erger à La Chabanne.
45. Te rrasse à La Chabanne.
46. Le Pilote.
47. Etude d’homme.
48. Au bord de la Seine.
49. Etude pour « La Partie de jacquet >
50. La Tricoteuse.
51. Femme en rose.
52. Une Ail ee a La Chabanne.
53. Sur l’étang.
54. Por trait de jeune femme.
55. Anémones.
56. Etude.
57. Etude.
58. Etude.
59. Projet de tableau : « Le Jet d’eau ».
60. Projet de tableau : « Le Bain ».
61. Projet de tableau.
62. Projet de tableau.
63. Projet de tableau.
64. Projet de tableau.
65. Projet de tableau.
66. Projet de tableau.
67. Projet de tableau.
68. Etude de fleurs.
69. Roses.
ïSffi
70. Pivoines.
71. Femme et fleurs.
72. Etude pour le portrait blanc.
73. Petite femme rose.
74. Première communion.
75. Sur la terrasse de La Chabanne.
76. Etude pour « Le Goûter ».
77. La Tasse de café.
78. Esquisse de (( Sur la terrasse à Sèvres ».
79. Crevettes.
80. Narcisses et anémones.
81. Esquisse de (( L’Arbre de Noël ».
82. Projet de tableau.
83. Bertrand et Raton, d’après Gustave Moreau.
84. Etude de tête, pastel.
85. La Promenade.
86. Au soleil.
87. Les Trois Grâces de 1880.
Appartient à M. Gustave Geffroy.
88. Reines-marguerites.
Appartient à M. Gustave Geffroy.
89. Chrysanthèmes.
Appartient à M. le Docteur Batuaud.
90. Portrait de M: Th. Haviland.
Appartient à Mm' Haviland.
90 bis. Paul et Virginie (plaque de faïence).
Appartient à M. Georges Haviland.
16
AQUARELLES
91. Le Mont-Dore.
92. Solitude.
93. Portrait de la Comtesse de Bony de Lavergne.
94. Etude pour le Mont-Dore.
95. Le Jardin de l’Ecole Normale à Sèvres.
Appartient à M. Georges Havilaml.
96. Une Allée de l’Ecole Normale.
97. Quatre petites études de femme.
Appartient à M. Georges Haviland.
98. Au bord du ruisseau.
Appartient à M. Georges Haviland.
99. L’Echarpe violette.
1 00. Etude.
101. L’Allée fleurie.
Appartient à M. Georges Haviland.
102. Femme en deuil.
103. Etude.
1 04. Etude.
105. Etude de fillette.
1 06. Etude de femme.
1 07 à 1 23. Vues de Divonne.
1 24. Au bord du ruisseau.
125. Cueillette des pommes.
17
DESSINS
126. Le Mur du parc.
127. La Crèche.
128. La Poésie.
129. La Foire de St-Cloud.
1 30. Etude pour <( Les Gants ».
131. Etude.
132. Etude.
1 33. Etude de jeune homme.
134. Portrait de Marie Bracquemond.
135. Portrait de Marie Bracquemond.
136. Portrait de M Chaudesaigues.
137. Portrait de M"e Quivoron.
138. Portrait de M" Quivoron.
139. Sur la branche.
1 40. Etude de visage.
141. La Danse.
142. Etude de robe.
143. Page d’album.
144. Page d’album.
145. Projet pour un plat.
146. C roquis.
147. P rès de la fenêtre.
148. L es Beaux Arts, projet de décoration.
Appartient à M. Georges
18
EAUX-FORTES
1 49. Germmie Lacerteux.
150. Le Petit malade.
151. Le Tableau.
152. Portrait de Gustave Geffroy.
153. Portrait de M" Quivoron.
154. Portrait de Marie Bracquemond.
155. Portrait de M"ie Béraldi.
1 56. Portrait de Mme Guy Pellion.
157. Les Ballons.
158. Photographie : Cartons pour «Les Beaux Arts»
exécutés en carreaux de faïence par la maison
Haviland (actuellement au musée de Philadelphie) .
159. Photographie : La Poésie, la Musique, la Sculpture,
l’Architecture, la Peinture.
160. Photographie de Marie Bracquemond.
161. Portrait de Marie Bracquemond,
par Félix Bracquemond.
19
BERNHEIM JEUNE & C'e
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40 planches. Texte des plus notoires écrivains. Format 36x26 "
Sur papier du Japon : 120 fr. — Sur vélin : 30 fr.
CÉZANNE
Texte d'Octave MIRBEAU, Théodore DURET, Leon WERTH et
Frantz JOURDAIN. Un album in-4u : 46 phototypies et 5 fac-similés
de tableaux de Cézanne ; une eau-forte originale de Cézanne ;
7 estampes de Bonnard, Denis, Henri-Matisse, K.-X. Roussel, Signac,
Vallotton, et Vuillard, d'après les œuvres de Cézanne; une litho¬
graphie d'Aristide Maillol d’après son monument Cézanne.
Tirage limité à 600 exemplaires, tous numérotés :
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(peintures, pastels, dessins, etc.) et de 4 fac-similés en couleur, avec,
sur la couverture, la dernière photographie (1915) de Degas.
Tirage limité à 800 exemplaires, tous numérotes :
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Les Manets de la Collection Pellerin
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Notice et Catalogue par Théodore DURET.
Tirage limité à 500 exemplaires :
50 sur Japon impérial . {épuisé).
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400 sur vélin . (épuisé).
Les “Venise” de Claude Monet
Album in-4° carré. Un fac-similé et huit phototypies.
Etude d'Octave MIRBEAU sur Monet. Catalogue des 29 "Venise”.
Tirage limité à 600 exemplaires :
100 sur Japon ancien . (épuisé .
500 sur Séoul (Tokorama) . (épuisé .
RENOIR
Un album in-4° avec préface d’Octave MIRBEAU. Texte des plus
notoires écrivains, 40 planches, dont 4 en couleurs (un tableau par
année, dans l'ordre chronologique).
Tirage limité à 600 exemplaires :
100 sur papier du Japon (de 1 à 100) . 150 fr.
100 — Hollande . (épuisé).
400 — à grain . (épuisé).
RODIN
Un album in-4» avec texte de Gustave COQUIOT. 57 phototypies
d’après les statues de RODIN et un fac-similé du portrait à la
sanguine de Rodin, par Renoir.
Tirage limité à 600 exemplaires, tous numérotés :
100 sur papier du Japon (de 1 à 100) . . . . 120 fr.
100 — Hollande (de 101 à 200) . 85 fr.
400 — à grain (de 201 à 600) . . 60 fr.
BERNHEIM- JEUNE & C,E
P
A R I S
15, RUE RICHEPANCE
25, BOULEVARD DE
LA
MADELEINE
L A
U S A N N E
87, Galeries du Commerce
(Paul
Vallotton, directeur.)
Correspondants de la Maison Bernheim- Jeune :
CHRISTIANIA
: Kunstnerforbundet, Tordeus-
kjoldsgate.
CHRISTIANIA
: M. Peter Sundt.
GLASGOW
: A. Reid, 1 17, West George st.
NEW- YORK
: MM. Durand-Ruel, 12 East,
57th Street.
STOCKHOLM
: SVENSK-FRANSKA KONSTGALLERIET
(M. Gôsta Olson) 26, Sturegatan.
Moderne Imprimerie, 37, rue Gandon, Paris (xme).